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1175. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

Got de se tromper, on peut dire de lui comme de M. de Bonald (et ce rapprochement n’offensera point l’éminent comédien) : « Il se trompe avec une force !  […] » Quand la bonne Astolaine, ayant connu que Palomides ne l’aime plus, vient dire à son père qu’elle s’était trompée sur ses propres sentiments et qu’elle ne désire plus se marier, le vieillard s’approche d’elle à pas lents, s’arrête, la regarde, et dit simplement : « Je te vois, Astolaine… » Et elle ; « Mon père !  […] Potasse parti, le vieux monsieur s’avance vers Boubouroche et lui dit : x Monsieur, Adèle vous trompe. » Boubouroche sursaute ; puis, poliment : « Asseyez-vous donc, Monsieur… Voulez-vous prendre un distingué ?  […] demande Adèle. — Il y a que tu me trompes ; que tu es la dernière des dernières, et que tu caches quelqu’un ici. » Mais les dénégations, d’abord tranquilles, puis indignées, d’Adèle ont bientôt raison du pauvre homme. […] Après avoir forcé Boubouroche à dire qu’il lui pardonne : a Eh bien, reprend-elle, je ne t’ai pas trompé.

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