Ce récit, caractéristique des mœurs, est dans la bouche d’Énée, qui raconte sa surprise, en abordant sur les côtes de l’Épire, d’y avoir retrouvé la triste Andromaque. […] Sa fierté respire dans ses tristes exclamations aux nymphes du Tage, lorsqu’il se compare à Canacée prêt à mourir. […] N’est-ce pas une triste idée que de construire toute son épopée sur le jugement du Sauveur, et que de consacrer plusieurs chants entiers à ses souffrances, aux heures de son agonie sur la croix ? […] N’est-ce pas de la réunion de ces trois conditions que naît la variété des formes du style, et peut-on sans elles en exclure la triste monotonie ? […] Sa gravité ne se tempère que par les effets de son art qui, devant mêler le doux au sévère, entrelace l’aventure d’Hélène à de tristes scènes de carnage, afin que les grâces riantes viennent interrompre ses terribles récits.