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456. (1878) La poésie scientifique au XIXe siècle. Revue des deux mondes pp. 511-537

Quel long travail pour eux a conquis l’univers ! […] Et, sans qu’elle prétende imposer aux formules une langue rebelle, ne peut-elle s’inspirer de la grandeur et de l’harmonie du vrai cosmos entrevu à travers les travaux des savants, de ce spectacle réel mille fois plus grand que toutes les fictions et plus beau que toutes les mythologies ? […] Il y a eu comme un grand travail d’accumulation des idées scientifiques dans l’esprit moderne. […] Ainsi, même dans les interrègnes du génie, le travail qui s’est fait dans la poésie française n’a pas été perdu pour elle : il en a étendu et varié le vocabulaire ; s’il n’a pas produit beaucoup d’idées, s’il a été stérile en grandes œuvres, il aura préparé des ressources utiles aux poètes qui viendront plus tard et que tenteront les sujets nouveaux. […] Il fallait, pour tirer ce prodige de l’ombre Et le mettre debout, des esclaves sans nombre,                        Au travail mourant à foison.

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