À côté de ces pièces d’actualité qui transformaient la scène en journal parlé, le public ne tolérait que des opéras-comiques assaisonnés de jeux de mots et de calembours et des tragédies bourrées de meurtre : en voici deux spécimens. […] L’académicien Arnault faisait représenter au théâtre de la République, Oscar fils d’Ossian, tragédie en cinq actes. […] La Fatalité, cette interprétation religieuse des phénomènes dont on ne sait découvrir les causes ; la Fatalité dont les Romantiques de 1830 usèrent et abusèrent si libéralement, était alors autre chose qu’un expédient littéraire, fraîchement retrouvé des Grecs : si Racine se servait des Romains et des Grecs pour déguiser les courtisans de Versailles, qui sont les personnages de ses tragédies, il ne recourait pas à la Fatalité pour expliquer leur actions. […] On lisait Shakespeare, on admirait Young et Thompson et on adorait l’Ossian de Macpherson, on le reproduisait en vers, en prose, romans et tragédies. […] D’après elle, c’est « Rousseau, Werther, des scènes de tragédies allemandes, quelques poètes anglais, des morceaux d’Ossian qui avaient transporté la profonde sensibilité dans l’amour ».