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298. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juin 1885. »

Il a poussé à l’extrême — car il est de l’espèce des génies excessifs — toutes les qualités et tous les défauts d’une race qui, après avoir écrit le premier Faust, croit devoir écrire le second, et à qui il ne faut pas moins de trois tragédies pour mettre en scène l’histoire de Wallenstein. […] Roland, opéra médiocre, n’a pas été mal accueilli, et l’on a applaudi la Fille de Roland, tragédie honorable. […] Cependant, les poètes du siècle passé avaient pressenti le rôle de la Musique ; Schiller écrivait, en 1797, à Goethe : « j’ai toujours eu confiance que de l’opéra, comme autrefois des chœurs des antiques fêtes dionysiaques, surgirait une plus noble forme de tragédie. » C’est Beethoven qui rendit la musique capable de faire ce qu’on attendait d’elle, et Wagner est le grand disciple de Beethoven, l’héritier direct des poètes classiques. […] Dans ceci, le Drame Musical se rapproche de la tragédie antique. — Le Théâtre : le Public et la Scène sont unis dans un tout organique, pour la représentation et l’assimilation de la tragédie. […] Golther, l’idée-mère, morale, de cette tragédie, se personnifie dans Marke.

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