« La leçon qui sortait de la tragédie ancienne, dit un critique éminent, c’était l’idée qu’il ne fallait qu’une seule mauvaise passion pour perdre une âme ; leçon austère et dure qui fait trembler l’homme sur sa fragilité et qui lui inspire un scrupule et une surveillance perpétuelle La leçon morale qui sort de nos drames modernes, c’est qu’il ne faut qu’une seule bonne qualité pour excuser beaucoup de vices ; leçon indulgente et qui met le cœur de l’homme fort à l’aise132. » Il faut dire plus : étaler sur le théâtre ces odieuses associations d’idées contradictoires, de sentiments incompatibles, ce n’est pas exalter la vertu, c’est en souiller l’image et en profaner le nom. […] Tourmentée de la soif des émotions violentes et des âcres jouissances qu’elles procurent, la foule, non pas seulement celle de la rue, mais aussi la foule élégante et dorée, a couru aux tragédies véritables qui se jouaient dans l’enceinte du Palais de Justice, comme elle courait aux drames du théâtre.