Il est très vrai que le clergé a de la haine et du mépris pour les sectes « comme les médecins pour les empiriques, comme les hommes de loi pour les gens de chicane, comme les marchands établis pour les colporteurs », mais c’est aussi et surtout l’intérêt de l’État qui le touche. Dans la partie politique de ce remarquable ouvrage, Swift parle en Whig éclairé, tolérant, attaché à la révolution de 1688, justifiant par d’excellentes raisons la déposition de Jacques, mais en même temps incliné vers les Tories en ce qui touche la conservation de l’Église, et peu éloigné de se joindre à leur parti pour la mieux défendre. […] Le 1er octobre il écrivait contre lord Godolphin, grand-trésorier, la Baguette de Sid-Hamet, et le 4 octobre, introduit auprès de Harley, qui était avec Saint-Jean, le chef des Tories, et qui touchait au pouvoir, il s’engagea à servir le ministère qu’il allait former et conduire. […] Wood… Nos mendiants même seront ruinés par son projet ; leur donner un demi-penny, cela apaise leur soif ou les aide à remplir leur ventre, mais leur donner un demi-penny qui vaut le 12e d’un demi-penny, c’est comme si j’ôtais trois épingles de ma manche pour les leur donner… En un mot, ce demi-penny c’est “la chose maudite” que selon l’Écriture “il est interdit aux enfants d’Israël de toucher”. » Encouragé par le succès de cette première lettre, il est plus hardi dans la seconde. […] Peut-être que, pendant tout ce temps, je vous parle d’un livre que vous n’avez jamais vu, et qui n’a pas encore touché l’Irlande.