O toi qu’appelle encor ta patrie abaissée, Dans ta tombe précoce à peine refroidi, Sombre amant de la Mort, pauvre Leopardi, Si, pour faire une phrase un peu mieux cadencée, Il t’eût jamais fallu toucher à ta pensée, Qu’aurait-il répondu, ton cœur simple et hardi ? […] Je reprends le chant à ce qu’il dit de Pétrarque : « Et tes douces cordes murmuraient encore au toucher de tes doigts, amant infortuné. […] Le vrai à peine touché t’interdit à nous, ô imagination chérie ; notre esprit se retire de toi pour toujours ; les années viennent nous soustraire à ton premier pouvoir si plein de prodiges, et la consolation de nos chagrins périt. […] Mais, après avoir touché une à une toutes les vanités, tous les caprices de la gloire, l’avoir poussée et harcelée en ses derniers retranchements, Parini n’en conclut pas moins qu’il faut suivre sa vocation d’écrivain quand elle est telle, et obéir coûte que coûte à son destin, avec une âme forte et grande153. […] « Votre Leopardi. » Qui ne serait touché de la sensibilité profonde qui s’exhale en cette espèce de testament du poëte ?