/ 2483
467. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre dixième. »

Tout nous y plaît : la morale qui se confond avec notre propre expérience, en sorte que lire le fabuliste c’est ruminer ; l’art, dont nous sommes touchés jusqu’à la fin de notre vie, comme d’une vérité supérieure et immortelle ; les mœurs et les caractères des animaux, auxquels nous prenons le même plaisir qu’étant enfants, soit ressouvenir des imperfections des hommes, soit par cette ressemblance justement remarquée entre les goûts de la vieillesse et ceux de l’enfance. […] Les propriétés des animaux, les ressemblances de leurs mœurs avec celles de l’homme, y sont touchées avec justesse : la morale sort naturellement du récit ; mais tout cela est court et sommaire. […] On le fâche, si l’on touche à un seul des anciens, même à Quintilien. […] Pour La Fontaine, qui n’aimait pas à combattre, il est bien plus touché du mal qu’on fait à ses amis que jaloux de le rendre à leur détracteur.

/ 2483