— Au Trésor, toucher le prix du sang. […] En reprenant les lettres par elle écrites à son frère de Douai à la date où je les ai laissées, nous retrouvons les gênes obscures, les humbles misères consolées, et tout d’abord cette modique pension qu’elle touchait auparavant avec une sorte de pudeur, mais qu’elle appelle maintenant comme un bienfait : « (26 octobre 1847)… Il y a deux jours enfin, j’ai reçu le trimestre qui me semblait autrefois si pénible à recevoir, par des fiertés longtemps invincibles, et que j’ai vu arriver depuis d’autres temps comme si le Ciel s’ouvrait sur notre infortune… « Ne nous laissons pas abattre pourtant, il faut moins pour se résigner à l’indigence quand on sent avec passion la vue du soleil, des arbres, de la douce lumière, et la croyance profonde de revoir les aimés que l’on pleure… « En ce moment, je n’obtiendrais pas vingt francs d’un volume : la musique, la politique, le commerce, l’effroyable misère et l’effroyable luxe absorbent tout… « Mon bon mari te demande de prier pour lui au nom des pontons d’Écosse. […] Elle est d’une plume que cette question de l’intérêt et de l’avenir des Lettres et de la Poésie, auxquelles les brusques mouvements sociaux se montrent parfois si malfaisants, a toujours sensiblement et personnellement touchée. […] Il est vrai que nul autre que vous n’eût été capable d’une telle analyse… » — L’auteur de la lettre touche ici à un point d’une délicatesse extrême, où il trouverait des contradicteurs, dont la confidence est venue un instant embarrasser et presque intimider l’éditeur de ces articles et de ces notes : voulant tenir compte de toutes les opinions sérieuses, il n’a pu répondre à des objections d’un esprit sensé et lettré, — d’un très honorable et très respecté professeur de l’Université, — que cette publication continue de la biographie par lettres de Mme Valmore n’avait précisément pas paru intéresser dans un journal politique quotidien, — qu’en montrant à son sage et prudent avertisseur et interlocuteur le grand nombre d’adhésions que M.