J’ai été inoculée, aucun événement ne peut donc me faire tomber de ma place, et j’ai douze ans d’empire assurés. […] On ne connaît bien, Aladin, que les chemins par lesquels on a passé. » — « Mais n’est-il pas quelque maxime générale qui puisse faire éviter de tomber dans l’erreur, si elle ne suffit pas pour démêler la vérité ? […] M. de Meilhan montre très bien ce duel engagé entre un monarque armé, qui se tient sur la défensive, et des agresseurs à outrance, pour qui tous les moyens sont bons : « Dans cette lutte sanglante de la royauté et de la démocratie, on croit voir, dit-il ingénieusement, deux combattants, dont l’un, bien supérieur en force, se contente de parer, et ménageant sans cesse la vie de son adversaire, finit par tomber sous les coups qu’il aurait pu prévenir. » Revenant sur sa distinction entre ce qui a été véritablement principe, cause, ou occasion, M. de Meilhan (et ceci est chez lui une vue originale) insiste sur cette idée favorite, qu’on a exagéré l’influence directe des écrivains sur la Révolution française.