La préface commence par ces mots : « Rousseau répandit la consolation sur ma vie, je dois jeter quelques fleurs sur sa tombe. » En faisant imprimer cet opuscule à part, et en le dédiant à son frère, l’auteur parlait du Contrat social avec enthousiasme. […] si jamais des rois et de la tyrannie Mon front républicain subit le joug impie, La tombe me rendra mes droits, ma liberté… Si l’on se reporte au ton de l’époque et à l’âge de l’auteur, on n’attachera pas à ces cocardes d’un jour plus d’importance qu’il ne faut. […] Michaud était né journaliste : aux aguets chaque matin, il excellait à faire cette guerre à l’œil, à suivre en souriant les moindres mouvements de l’ennemi, à tomber sur lui par surprise ; quand on sait si bien le point juste où il faut viser pour blesser, il est difficile, même aux moins méchants, un jour ou l’autre, de ne pas être cruels. […] En ces années où il l’était encore un peu, ceux qu’il rencontrait dans le monde ne le trouvaient pas toujours en veine comme on l’a vu depuis ; son esprit semblait souvent las et fatigué, et comme prêt à tomber en défaillance.