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12. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Un cas de pédanterie. (Se rapporte à l’article Vaugelas, page 394). »

je suis appelé à parler sur la tombe d’un ami intime, j’écris ce discours le matin même de la cérémonie funèbre ; je le prononce devant des témoins amis et émus ; le Moniteur, où j’écrivais alors, insère le lendemain les paroles qui sont l’éloge du mort ; si d’autres feuilles, des journaux de médecine et de science les reproduisent, j’y suis totalement étranger et je n’ai eu nullement à m’en mêler : ces journaux n’ont vu dans mon Éloge funèbre que la mémoire du médecin, homme de bien, que j’y célébrais. […] On ne fait pas un portrait sur une tombe, et je n’ai pu qu’esquisser une rapide image ; mais les amis présents ont tous reconnu celui qu’ils avaient aimé pour ses qualités, pour ses vivacités, pour ses défauts mêmes, nés d’un surcroît du cœur. […] Sainte-Beuve, l’un des plus anciens amis du docteur Paulin, a prononcé sur la tombe les paroles suivantes : « Messieurs, vous avez désiré que nous ne quittions pas, sans lui adresser un dernier adieu, les restes du médecin habile, de l’ami excellent, du cœur dévoué que nous perdons. […] Le quelqu’un qui l’attendait, c’était, celle même, — cette compagne de toute sa vie, — qui le reçoit aujourd’hui dans cette tombe. […] Encore une fois, on ne fait point un portrait le pied sur une tombe qui s’ouvre : j’ai tâché du moins de tracer une esquisse fidèle.

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