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503. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre II. Vérification de la loi par l’examen de la littérature française » pp. 34-154

Ici deux théories principales se trouvent depuis longtemps en présence, pour la littérature française comme pour la littérature grecque et d’autres encore. […] La théorie de M.  […] L’étude des « sources italiennes », à laquelle on se livre depuis quelques années avec succès, est nécessaire ; toutefois, il faudrait ne pas exagérer l’importance de ces emprunts, mais insister au contraire sur ce fait : que la France a réalisé en œuvres ce que les Italiens avaient esquissé en théorie. […] La forme qui conviendrait, celle du drame moderne, est esquissée en théorie par Diderot, ébauchée en pratique de-ci, de-là, mais ne se réalise pas entièrement, tant est forte la tradition ; Voltaire lui-même, le grand démolisseur, est l’esclave le plus académiquement respectueux de la tragédie « classique ». […] Non pas que ces poètes manquent de théories ; ils n’en ont que trop dans leurs pompeuses préfaces ; plusieurs sont très cultivés, d’autres ont une éloquence qui les illusionne ; quand on passe de la théorie à l’œuvre même, on s’aperçoit que ces artistes n’ont rien de bien neuf à dire ; ils font de grands gestes, se querellent sur des procédés, parce qu’ils n’ont pas de discipline intime, ni la simplicité d’une vision puissante.

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