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737. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

— C’est vrai, et il eût été beaucoup plus beau d’écrire des romans ou des pièces de théâtre ; mais je ne sais si j’aurais pu, et je n’ai pas même essayé. […] Mais l’histoire littéraire pourra-t-elle jamais remplacer par aucune analyse les Essais de Montaigne, les Fables de La Fontaine, le théâtre de Racine, de Molière, de Corneille, les Méditations de Lamartine, les poèmes épiques et lyriques de Victor Hugo ? […] Le théâtre de Voltaire et celui de Corneille ont leurs scènes choisies, leurs beautés séparables : le théâtre de Racine n’en a point. […] On prétend que la destinée de tous les théâtres est de devenir, tôt ou tard, la proie des flammes ; la destruction par le feu pourrait bien être, de même, le terme fatal — ou providentiel — de toutes, les bibliothèques. […] La pièce, plusieurs fois représentée, avait attiré peu de monde, et le directeur de l’Odéon était décidé à offrir au public un autre spectacle, quand tout à coup le temps changea, la pluie se mit à tomber, et le théâtre se remplit.

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