Nous avons vu, au Théâtre-Libre, les Revenants et le Canard sauvage ; au Vaudeville, Hedda Gabler et Maison de Poupée ; au théâtre de l’Œuvre, Rosmersholm, Un ennemi du peuple, Solness le constructeur, Brand, et le Petit Eyolf ; au théâtre des Escholiers, la Dame de la mer. Ce n’est pas tout : le Théâtre-Libre nous a révélé Une faillite du Norvégien Bjoernson, les Tisserands et l’Assomption d’Hannele Mattern, de l’Allemand Gérard Hauptmann, et Mademoiselle Julie, de l’Allemand Auguste Strindberg ; le Théâtre Idéaliste, l’Intruse, les Aveugles, Pelléas et Mélissande, du Belge Mæterlinck ; l’Œuvre, les Âmes solitaires, de Hauptmann, les Créanciers, de Strindberg, Au-dessus des forces humaines, de Bjoernson. […] Que si Henri Ibsen n’était déjà pas tout entier, quant aux idées, dans George Sand, c’est donc dans le théâtre de Dumas fils antérieur, ne l’oubliez pas, à celui de l’écrivain norvégien que nous achèverions de le retrouver. […] J’ai tâché d’expliquer cela la première fois que j’ai abordé le théâtre d’Ibsen. […] Mais la très libre Eliot et le révolté Ibsen n’ont point cessé d’être des « réformés » : Eliot, par la continuité de son prêche et par les textes bibliques dont elle a gardé l’habitude d’appuyer ses pensées personnelles ; Ibsen, dont le théâtre abonde en pasteurs, par on ne sait quel accent et quel son de voix.