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217. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — I »

Ses liaisons avec des jeunes gens aimables et dissipés, avec l’abbé Le Vasseur, avec La Fontaine qu’il connut dès ce temps-là, le mirent plus que jamais en goût de poésie, de romans et de théâtre. […] La tragédie d’Alexandre le brouilla avec Molière et avec Corneille ; avec Molière, parce qu’il lui retira l’ouvrage pour le donner à l’Hôtel de Bourgogne ; avec Corneille, parce que l’illustre vieillard déclara au jeune homme, après avoir entendu sa pièce, qu’elle annonçait un grand talent pour la poésie en général, mais non pour le théâtre. […] Il rompit directement avec Port-Royal ; et, à propos d’une attaque de Nicole contre les auteurs de théâtre, il lança une lettre piquante qui fit scandale et lui attira des représailles. […] Corneille aussi essaya pendant quelques années de renoncer au théâtre ; mais, quoique déjà sur le déclin, il n’y put tenir, et rentra bientôt dans l’arène. […] Il mourut en 1699 dans sa soixantième année, vénéré et pleuré de tous, comblé de gloire, mais laissant, il faut le dire, une postérité littéraire peu virile, et bien intentionnée plutôt que capable : ce furent les Rollin, les d’Olivet en critique, les Duché et les Campistron au théâtre, les Jean-Baptiste et les Racine fils dans l’ode et dans le poëme.

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