Les personnages sont des gens qui ont figuré dans les journaux, à la rubrique des faits divers, ou bien à celle du théâtre, ou bien à celle de la mondanité, ou bien à celle des tribunaux, car tout arrive ; et ce sont des gens que nous n’avons jamais vus (évidemment) : mais ils ressemblent à d’autres que nous avons rencontrés et à qui manqua seulement (nous l’imaginons avec crainte) l’occasion de se révéler. […] Le prestige des grands génies scandinaves et russes a troublé notre théâtre et notre littérature. […] Et l’on se rappelle Maleine, étranglée par le roi Hjalmar ; Tintagiles qui, derrière une porte de fer, agonise ; Ursule, la plus belle des Sept Princesses, dormeuse qui ne s’éveille plus ; Mélisande, tuée par Golaud le jaloux ; Sélysette, qui ne réussit pas à vivre ; et toutes ces héroïnes charmantes d’un théâtre où est le protagoniste perpétuel, sans cesse actif, la Mort. […] Les gens qu’il avait à rencontrer, pour placer de la copie dans les journaux, des pièces dans les théâtres, des livres chez les éditeurs, tous ces gens-là se méfiaient d’un être si bizarre et qui leur semblait chargé de mystification dangereuse.