Le cours à sec d’une avalanche de neige y creusait devant nous un lit large et profond de pierres roulées, de rochers croulants, d’arbres déracinés, d’arbustes couchés à terre, espèce de vallée du Dante qui allait s’engouffrer dans la nuit de la forêt inférieure. […] Heureusement pour l’humanité, je n’ai plus de semblable sur la terre. […] Non, non, m’écriai-je enfin dans un accès de rage, il n’est point de bonheur pour toi sur la terre ; meurs, infortuné, meurs ! assez longtemps tu as souillé la terre par ta présence ; puisse-t-elle t’engloutir vivant et ne laisser aucune trace de ton odieuse existence ! […] » Pendant trois heures je la soutins ainsi dans la dernière lutte de la nature ; elle s’éteignit enfin doucement, et son âme se détacha sans effort de la terre.