Dans l’ambition, au contraire, tout est présent, tout est positif ; rien n’apparaît au-delà du terme, rien ne reste après le malheur, et c’est par l’inflexibilité du calcul, et le néant du passé qu’on doit estimer ses avantages et ses pertes. […] Les peines de la carrière de l’ambition commencent dès ses premiers pas, et son terme vaut encore mieux que la route qui doit y conduire. […] La pensée d’un ambitieux est constamment tendue à la recherche des symptômes d’un talent supérieur ; il éprouve tout à la fois et les peines de ce travail et son humiliation ; et pour arriver au terme de ses espérances, il doit constamment réfléchir sur les bornes de ses facultés.