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126. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand »

Plus de soixante ans après, au terme de sa carrière, M. de Talleyrand, adressant à l’Académie des sciences morales et politiques l’Éloge de Reinhard, prenait plaisir à remarquer que l’étude de la théologie, par la force et la souplesse de raisonnement, par la dextérité qu’elle donnait à la pensée, préparait très bien à la diplomatie ; c’en était comme le prélude et l’escrime ; et il citait à l’appui maint exemple illustre de cardinaux et de gens d’Église qui avaient été d’habiles négociateurs. […] Sir Henry Bulwer a résumé en des termes judicieux et élevés le côté apparent et lumineux du rôle de Talleyrand pendant cette première période de sa carrière publique : « Dans cette Assemblée, dit-il, M. de Talley rand fut le personnage le plus important après Mirabeau, comme il fut plus tard, sous le régime impérial, le personnage le plus remarquable après Napoléon… Toutefois, la réputation qu’il acquit à juste titre dans ces temps violents et agités ne fut pas d’un caractère violent ni marquée de turbulence. […] Mais vingt mois plus tard, quand il y eut jour à rentrer en France, Marie-Joseph Chénier, à l’instigation de Mme de Staël14, sollicita de la Convention le rappel de Talleyrand, et il le fit en ces termes : « Nos divers ministères à Londres attestent la bonne conduite qu’il a tenue et les services qu’il a rendus. […] Ce passe-port est conçu en ces termes : « Laissez passer Ch.

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