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233. (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80

La faux de Tarquin dans la main de Richelieu, cruel par goût autant au moins que par politique, avait abattu toutes les têtes qui tendaient à se relever à la cour ou dans les provinces. […] C’est ainsi que le futur poète d’Athalie fut imbibé dès sa tendre enfance de ces émanations de foi et de piété chrétienne qui s’évaporèrent un moment au vent du siècle, mais qui se retrouvèrent comme un premier parfum au fond de son cœur quand il repassait les jours de sa jeunesse dans la maturité de ses années. […] La correspondance de ce second père avec le jeune homme pendant les absences de M. le Maistre de Paris, est pleine de ces naïvetés à la fois tendres et austères qui caractérisent ces paternités intellectuelles. […] « Des applications particulières, ajoute-t-on, contribuèrent encore au succès de la tragédie d’Esther : ces jeunes et tendres fleurs transplantées étaient représentées par les demoiselles de Saint-Cyr. » La Vasthi, comme dit Mme de Caylus, avait quelque ressemblance avec Mme de Montespan. […] …………………………………………………… …………………………………………………… Cependant, mon amour pour notre nation A rempli ce palais de filles de Sion, Jeunes et tendres fleurs par le sort agitées, Sous un ciel étranger comme moi transplantées.

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