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1188. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Lettre sur l’orthographe » pp. 427-431

Charles Nodier, en son temps, avait souvent à donner de ces sortes de consultations que, tour à tour, il traitait avec son savoir varié ou qu’il éludait avec son aimable esprit. Je n’ai ni la plume ni le fonds de Charles Nodier ; je suis fort peu grammairien, et, de plus, je sens qu’un disciple de Franklin, de cet ingénieux utilitaire, trouverait mieux que moi ce qui est à dire sur l’épargne du temps, sur la simplification des moyens, sur la mise de toutes choses en petite monnaie à l’usage de tous. […] qu’on en était loin encore du temps de ces précieuses si vantées ! […] Dans un siècle où tout marche si vite, où tous sont appelés indistinctement et souvent à l’improviste, où l’on a à peine le temps de la réflexion à travers l’action, où il nous faut faire après coup ce par où il eût été plus simple de commencer, on ne saurait trop introduire dans l’esprit de notions exactes, n’importe comment, ni par quel bout, à bâtons rompus, aux moments perdus, par les moindres interstices d’une journée occupée ou distraite : en fin de compte tout se retrouve.

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