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628. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Il faut qu’il rentre dans le lieu commun pour y retrouver son talent. […] L’histoire des lettres françaises doit être sévère pour ce poète dont le caractère gâta le talent, et dont la vie offre, entre autres scandales, celui d’un auteur de poésies sacrées qui n’a tout son talent que dans l’épigramme licencieuse. […] Là encore il est tout entier de sa personne ; mais c’est le plus souvent cette personne par ses beaux côtés, par son bon sens qui est comme le bon sens de la France, par son goût supérieur à son talent, par ce naturel qui nous fait voir le fond de son cœur et nous apprend à lire dans le nôtre. […] Mais la meilleure des satires de Boileau est aussi la plus cruelle Est- ce à dire que les deux poètes ont eu besoin de nuire à autrui pour avoir tout leur talent ? […] En arrivant à des noms qu’on prononce encore avec estime, Racine le fils, Gresset, le Franc de Pompignan, Florian, Delille, Roucher, Lebrun et d’autres, je m’inquiète de ne savoir où les placer : car que d’esprit souvent bien employé, que de travail, et, pour rester en deçà de la gloire du poète, quel talent d’écrire en vers !

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