Il n’y a pas dans ces beaux vers un mot, pas un détail dans ce tableau, qui ne concoure à fixer quelque trait des âges préhistoriques ; il n’y en a pas un qui soit de l’invention du poète ; et c’est tout le contraire de la Conscience ou du Cain d’Hugo. […] Là est la nouveauté, là l’originalité de ces « tableaux » qu’on croirait détachés du Cosmos de Humboldt. […] C’est avec ce bel argument que, sous prétexte de libéralisme ou de largeur d’esprit, on en arrive à faire, du plaisir personnel et actuel qu’un roman ou un tableau nous procure, le juge unique et souverain de sa valeur d’art. […] Oui ; s’ils étaient quelque chose de plus que des anecdotes ou des tableaux de genre ; que des faits divers qui ne se dépassent pas eux-mêmes, pour ainsi dire ; que des histoires dont la dernière efface le souvenir de la précédente, la réputation en égalerait le nombre ! […] Cette conception, qui est un peu celle de Voltaire, dans son Essai sur les mœurs, est surtout celle de Condorcet, dans son Esquisse d’un tableau des progrès humains.