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999. (1875) Premiers lundis. Tome III « Les poètes français »

« Sur les croupes des destriers gris de fer reposent les têtes de ceux qui suivent. » — Il faudrait voir dans l’Iliade (chant xvi, vers 212 et suivants) la manière, également admirable, dont Homère exprime la jointure serrée des rangs des guerriers ; et, dans la course des chars ([Iliade, xxiii, 380), comment l’un des coureurs presse si fort son devancier, que les chevaux de l’un ont l’air à tout moment de monter dans le char de l’autre : « Et le dos et les larges épaules d’Eumèle sont toutes moites de l’haleine de ces coursiers, qui posent sur lui leur tête envolant. » La même réalité, rendue avec une vérité expresse, a donné les mêmes images. […] Pour tenir tête à Villon, Charles d’Orléans a un premier défaut : il est trop clair, et il n’y a pas moyen de lui prêter plus qu’il n’a. […] S’étant mis en opposition déclarée avec Malherbe, et s’étant fait le défenseur des vieux poètes, il est devenu le premier nom auquel s’est rattaché volontiers le mouvement moderne quand on est allé rechercher ces vieux chefs par-dessus la tête de Malherbe. […] Cette Étude a paru en tête de la publication de M. 

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