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1348. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

On s’accoutume à tout, même à souffrir ; mais cette funeste habitude vient d’une cause bien sinistre : elle vient de ce que la souffrance a fatigué la tête et flétri l’âme. […] Lovely remua la tête et soupira. — Je lirai ton Werther, m’écriai-je ! […] Seulement Werther se tue d’un coup de pistolet dans la tête, et Ortis d’un coup de lime au cœur. […] Mes organes sont sains, j’ai un ciel éblouissant sur la tête, et cependant je n’ai plus aucune passion ici-bas ; mais le cœur n’est jamais si lourd que quand il est vide. […] A neuf heures, je n’en pouvais plus ; j’étais dans un désespoir amer et violent, les yeux fermés, la tête penchée en arrière, me dévorant moi-même.

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