De ce premier point de vue, la vie sociale nous apparaît comme un système d’habitudes plus ou moins fortement enracinées qui répondent aux besoins de la communauté. […] L’instinct cédait provisoirement la place à un système d’habitudes, dont chacune devenait contingente, leur convergence vers la conservation de la société étant seule nécessaire, et cette nécessité ramenant avec elle l’instinct. […] Pourtant, en adoptant l’une quelconque de ces fins comme principe de la morale, les philosophes en ont tiré des systèmes de maximes qui, sans aller jusqu’à prendre la forme d’impératifs, s’en rapprochent assez pour qu’on puisse s’en contenter. […] Pression et attraction, en se déterminant, aboutiraient à l’un quelconque de ces systèmes de maximes, puisque chacun d’eux vise à la réalisation d’une fin qui est à la fois individuelle et sociale. Chacun de ces systèmes préexiste donc dans l’atmosphère sociale à la venue du philosophe ; il comprend des maximes qui se rapprochent suffisamment par leur contenu de celles que le philosophe formulera, et qui sont, elles, obligatoires.