La noblesse, celle du sang royal surtout, marquait au front ses élus d’un signe qui ne semblait pas appartenir à la race d’Adam. […] Mais la puissance audacieuse et triomphante de Napoléon a surtout dominé ; elle a provoqué ces constructions sans nombre, et la plupart de ces statues et idoles de bronze dont on a peuplé sur son modèle les avenues de l’histoire. […] Il a surtout vu dans Mirabeau le destructeur de l’ancien édifice, le Samson échevelé, et comme il l’a dit, la massue. […] Sans doute il ne suivit aucun plan général dans ses attaques, et ne les gouverna souvent qu’au gré de ses passions ou même de ses besoins ; et c’est en ce sens surtout qu’il est vrai de dire que sa mémoire publique, sa mémoire de grand citoyen a reçu d’irréparables atteintes ; mais il eut de rares et lumineuses inspirations sur l’état social profond et l’avenir où l’on se précipitait. […] Mably a été immolé sans pitié aux pieds de Rousseau ; l’auteur l’a chargé, comme un bouc émissaire, de tout ce qu’il y avait eu de mauvaises idées spartiates et crétoises à la Convention, en réservant à Jean-Jacques toute l’influence salutaire et rien que la salutaire : « Mably a été plus qu’inutile ; il a été dangereux. » D’Holbach surtout se trouve outrageusement anéanti, pour que Diderot apparaisse plus pur, plus serein et plus dominant.