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13. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVIII. Siècle de Constantin. Panégyrique de ce prince. »

Si nous examinons maintenant son caractère et ses qualités personnelles, nous lui trouverons cette ambition sans laquelle un homme n’a jamais donné un grand mouvement à ce qui l’entourait ; cette activité nécessaire à tous les genres de succès, à la guerre surtout, et dans un empire qui embrassait cent provinces ; cette férocité qui était le vice général du temps, et qui lui fit commettre des crimes, tantôt d’une barbarie calme, comme le meurtre de son beau-frère, celui de son neveu, et celui des rois prisonniers qu’il fit donner en spectacle et déchirer par les bêtes, tantôt des crimes d’emportement et de passion, comme les meurtres de sa femme et de son fils ; cet amour du despotisme presque inséparable d’une grande puissance militaire et de l’esprit de conquête, et surtout de l’esprit qui porte à fonder un nouvel empire ; un amour du faste, que les peuples prennent aisément pour de la grandeur, surtout lorsqu’il est soutenu par quelques grandes actions et de grands succès ; des vues politiques, sages, et souvent bienfaisantes, sur la réforme des lois et des abus, mais en même temps une bonté cruelle qui ne savait pas punir, quand les peuples étaient malheureux et opprimés. […] Les idées religieuses, en Asie surtout, et dans l’époque d’une religion naissante, devaient communiquer plus de chaleur à l’imagination. […] Il sent bien que ses talents sont peu de chose, surtout si on les compare à ceux de tant de célèbres orateurs : « Mais dans un combat, dit-il, au milieu du son des clairons et des trompettes, on mêle aussi quelquefois le son de la flûte. » Après ce début il entre en matière. […] On en compte quatre autres écrits dans la même langue, et presque partout c’est le même ton, la même vérité dans les éloges, et surtout la même philosophie dans les idées.

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