Il vécut dans un temps où les mœurs étaient perdues, du moins dans les classes supérieures de la société ; et il ne respecta pas la morale. […] On se plaît à voir une âme supérieure animant par la grandeur de ses vues la méditation des règles textuelles qui nous gouvernent. […] Alors ce ne fut plus seulement les hommes supérieurs qui se livrèrent hardiment à leurs idées, les écrivains d’un ordre inférieur marchèrent aussi dans les mêmes voies. […] Les opinions se répandaient promptement dans toute la nation ; chaque classe, par amour-propre ou par imitation, se hâtait d’adopter les idées de la classe supérieure, et jamais il n’y eut autant de moyens pour accélérer cette communauté ; jamais littérature ne se montra plus populaire ; les petits théâtres, les almanachs, les romans les plus ignobles se chargeaient des opinions à la mode, et les portaient parmi le peuple. […] Rois, sénats, assemblées, peuples, tous sont coupables d’usurpation, dès qu’ils se prétendent supérieurs à la justice, dès qu’ils peuvent à leur gré ériger en crime ce qui ne l’est pas, dès qu’ils offensent la règle divine de justice et de raison qui fut déposée dans le cœur de chaque homme, comme la vraie loi souveraine.