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452. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

Il n’y avait pas ici de crime ni de faute à celer ; mais il y a des faits compliqués et sujets à commentaires ou même à calomnie : on s’est efforcé, tant qu’on l’a pu, de les recouvrir et de les supprimer. […] J’ai pris pour Tacite une sorte de passion ; je le lis pour la quatrième fois de ma vie avec un goût tout nouveau, je le saurai par cœur ; je ne puis me coucher sans en avoir savouré quelques pages. » Et elle redit la même chose dans ses Mémoires : « Il me semble que nous voyons de même (Tacite et moi), et avec le temps, sur un sujet également riche, il n’aurait pas été impossible que je m’exprimasse à son imitation. » Mais pourquoi imiter Tacite ? […] De tout temps ils sont chose ondoyante et diverse : dans le cours d’une révolution, ils sont encore plus sujets à changement et à métamorphose. […] Je le connais à peine ; de quelles idées puis-je m’entretenir moi-même sur un pareil sujet ?  […] Le sujet est noble et beau : il mérite qu’on y insiste et qu’on y séjourne.

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