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871. (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216

Il en est toujours ainsi des assemblées qui suivent la première assemblée sortie d’une grande révolution. […] jusqu’à glorifier les membres de la Convention d’avoir suivi comme un vil troupeau les proscripteurs du comité de salut public, et d’avoir, les yeux fermés, donné leurs signatures de confiance ou de complaisance sur ces listes de proscriptions qui décimaient tous les matins la vieillesse et la jeunesse, l’infirmité, l’imbécillité, l’enfance, le pêle-mêle de la contrerévolution, de la révolution. […] C’était une corde nouvelle, corde trempée de sang et de larmes, que la mort avait ajoutée à la lyre moderne : cela ressemblait aux voix des pleureuses qu’on entend de loin en Orient suivre en chantant les cercueils au bord de la mer derrière les oliviers ou les cyprès des champs des morts. […] Les enfants qui suivaient ses ébats dans la plaine,         Les vierges aux belles couleurs Qui le baisaient en foule, et sur sa blanche laine         Entrelaçaient rubans et fleurs, Sans plus penser à lui, le mangent s’il est tendre. […]         Vivez, amis ; vivez contents En dépit de Bavus, soyez lents à me suivre ;         Peut-être, en de plus heureux temps J’ai moi-même, à l’aspect des pleurs de l’infortune,         Détourné mes regards distraits ; À mon tour aujourd’hui mon malheur importune.

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