/ 2928
611. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. VINET. » pp. 1-32

Le pays de Vaud, pour m’y borner en ce moment, eut pourtant un développement ancien, suivi, tantôt plus particulier et plus propre, tantôt plus dépendant du nôtre, et réfléchissant, depuis deux siècles, la littérature française centrale, mais, dans tous les cas, resté beaucoup plus distinct que celui d’une province en France. […] Par Du Perron, né en son sein, mais qu’il renvoya à la France, le pays de Vaud fut pour quelque chose dans l’établissement littéraire qui suivit, et ne demeura pas inutile à l’introduction de Malherbe, qui eut, comme on sait, le célèbre cardinal pour patron3. […] Rivière tranquille et chérie, Que j’aime à suivre tes détours ! […] Mais jusqu’ici j’ai dit plutôt en quoi la littérature du pays de Vaud suivait et reflétait la nôtre ; je n’ai pas assez fait sentir ce qui lui est propre, original, ce qui la marque un peu plus elle-même en la laissant française. […] Il se rapprocherait beaucoup de Duguet pour la manière et le tour modéré, suivi, fin et rentré, si Duguet avait été plus littérateur.

/ 2928