La confusion des langues qui suivit eut lieu chez les enfants de Sem, chez les peuples orientaux. […] L’âge héroïque qui suit celui des dieux, est caractérisé par Hercule, Orphée et le second Hermès. […] Dans le siècle qui suit immédiatement la guerre de Troie, et à la suite des courses errantes d’Énée et d’Anténor21, de Diomède et d’Ulysse, nous plaçons la fondation des colonies grecques de l’Italie et de la Sicile. […] Orphée surtout, si on le considère comme un individu, offre aux yeux de la critique l’assemblage de mille monstres bizarres. — D’abord il vient de Thrace, pays plus connu comme la patrie de Mars, que comme le berceau de la civilisation. — Ce Thrace sait si bien le grec qu’il compose en cette langue des vers d’une poésie admirable. — Il ne trouve encore que des bêtes farouches dans ces Grecs, auxquels tant de siècles auparavant Deucalion a enseigné la piété envers les dieux, dont Hellen a formé une même nation en leur donnant une langue commune, chez lesquels enfin règne depuis trois cents ans la maison d’Inachus. — Orphée trouve la Grèce sauvage, et en quelques années elle fait assez de progrès pour qu’il puisse suivre Jason à la conquête de la Toison d’or ; remarquez que la marine n’est point un des premiers arts dont s’occupent les peuples. — Dans cette expédition il a pour compagnons Castor et Pollux, frères d’Hélène, dont l’enlèvement causa la fameuse guerre de Troie.