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1526. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxve entretien. Histoire d’un conscrit de 1813. Par Erckmann Chatrian »

Entre dans mon cabinet, tu prendras le grand manteau, les moufles et les souliers à double semelle garnis de flanelle. » Je me trouvais si beau, que je réfléchis s’il fallait suivre son conseil, et lui, voyant ça, dit : « Écoute, on a trouvé hier un homme gelé sur la côte de Wéchem ; le docteur Steinbrenner a dit qu’il résonnait comme un morceau de bois sec, quand on tapait dessus. […] J’aurais bien voulu m’arrêter là quelques instants ; mais la troupe marchait, il fallut suivre. […] On ne te reverra plus, pauvre diable… Combien d’autres ont suivi le même chemin ! […] Tout à coup l’homme dit : « Allons, bonsoir. » Il sortit ; sa femme le suivit emportant le cuveau. […] Mon attendrissement était si grand, qu’une larme suivait l’autre sur mes joues ; et cela me faisait pourtant du bien d’avoir cette confiance en elle, et d’être sûr qu’elle conserverait son amour jusque dans la vieillesse, qu’elle m’aurait toujours devant les yeux, et qu’elle n’en prendrait pas un autre.

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