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537. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre V. Le Séminaire Saint-Sulpice (1882) »

Or mettons que, parmi les mille escarmouches que se livrent la critique et l’apologétique orthodoxe sur les détails du texte prétendu sacré, il y en ait quelques-unes où, par rencontre fortuite et contrairement aux apparences, l’apologétique ait raison : il, est impossible qu’elle ait raison mille fois dans sa gageure, et il suffit qu’elle ait tort une seule fois pour que la thèse de l’inspiration soit mise à néant. […] Je vois autour de moi des hommes purs et simples, auxquels le christianisme suffit pour être vertueux et heureux. […] Le christianisme suffit à toutes mes facultés, excepté une seule, la plus exigeante de toutes, parce qu’elle est de droit juge de toutes les autres. […] Les considérations temporelles contre lesquelles j’ai à lutter eussent suffi pour en persuader bien d’autres ; mon cœur a besoin du christianisme ; l’Évangile sera toujours ma morale ; l’Église a fait mon éducation, je l’aime.

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