Mais, à tous ces exemples frappans, les partisans des traductions en prose opposoient le mauvais succès de nos traductions en vers ; comme de celles de Virgile par Ségrais ; des Odes d’Horace par l’abbé Pellegrin* ; des Héroides & des Élégies amoureuses d’Ovide par Thomas Corneille, par l’abbé Barrin, & par Richer qui a mieux réussi dans ses Fables ; des Métamorphoses par Bensérade ; de la Pharsale par Brebœuf. […] Ce qui fait, dit-il, que les grands poëtes de l’antiquité ont été traduits en vers avec beaucoup de succès chez nos voisins, & ridiculement chez les François, c’est la différence du génie des langues, La nôtre ne sçauroit se plier à rendre les petites choses ; à nommer, sans causer du dégoût (tant nous sommes des Sybarites dédaigneux & difficiles) les instrumens des travaux champêtres & des arts méchaniques.