. — Recherche des idées, affectation du style. — Abus du contraste et de la métaphore. — Subtilité. — Immoralité. — Écrire pour le peuple. — Sacrifier à la canaille. — Se plaire dans l’horrible. — N’avoir point de grâce. — N’avoir point de charme. — Dépasser le but. — Avoir trop d’esprit. — N’avoir pas d’esprit. — Faire « trop grand ». — « Faire grand ». […] Suard donnait à Marie-Joseph Chénier ce certificat : « Son style a ce grand mérite de ne pas contenir de comparaisons. » Nous avons vu de nos jours cet éloge singulier se reproduire. […] Cette réaction a déjà produit quelques spécimens de poètes rangés, bien élevés, qui sont sages, dont le style est toujours rentré de bonne heure, qui ne font pas d’orgie avec toutes ces folles, les idées, qu’on ne rencontre jamais au coin d’un bois, solus cum sola, avec la rêverie, cette bohémienne, qui sont incapables d’avoir des relations avec l’imagination, vagabonde dangereuse, ni avec la bacchante inspiration, ni avec la lorette fantaisie, qui de leur vie n’ont donné un baiser à cette va-nu-pieds, la muse, qui ne découchent pas, et dont leur portier, Nicolas Boileau, est content. […] L’autre jour, à l’École des beaux-arts, un élève peintre ayant fait soulever par le vent dans une tempête les plis d’un manteau, un professeur local, choqué de ce soulèvement, a dit : Il n’y a pas de vent dans le style. […] À la seule condition qu’un certain équilibre latent soit maintenu et qu’une certaine proportion mystérieuse soit conservée, la plus prodigieuse complication, soit dans le style, soit dans l’ensemble, peut être simplicité.