Ce n’était plus un entassement inerte de pierres et de neige : c’était un être animé, un monstre superbe dont les formes et la voix dégagent [mauvais style, pour finir] une fascination fatale. » Et enfin un petit roman d’amour est mêlé à tout cela. […] Il se penche curieusement sur ce qui reste des hommes des différents temps, et il reconstitue avec beaucoup d’information, beaucoup de patience, beaucoup d’imagination et un beau style — et les quatre choses sont nécessaires — les petites âmes qui ont autrefois animé ces petits débris. […] Legras ne l’a pas assez montré, l’ironie qui n’était que dans son cœur passa dans son esprit, et devint une sorte de manie de dénigrement ; l’humeur naturelle devint un ton de persiflage cavalier ; le contraste, qui résultait de son esprit sifflant son cœur, devint la recherche de l’inattendu par le brusque changement de ton et de style ; les soudains écarts d’une imagination mobile et agile devinrent cette recherche des effets exagérés de surprise qui n’est pas autre chose qu’un goût de mystification. […] Toujours est-il que, depuis quelques années déjà, Claire et Gérard vivent dans cet état conjugal qu’on peut appeler en style diplomatique une cordiale neutralité. […] Telle « lettre de Charles d’Orléans à Louis XI en faveur de Villon », écrite en style du temps, ou à peu près, bien entendu, était un petit chef-d’œuvre de légèreté, de malice et de bonne grâce : « Cela sent encore son gentilhomme », dit l’un de nous. — « Et déjà l’Académie française », dit un autre.