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319. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Émile Zola, l’Œuvre. »

Pour documents il n’a (car il s’agit toujours, ne l’oubliez pas, du second empire) que les souvenirs et les impressions de sa jeunesse, des impressions nécessairement incomplètes et effacées ou déformées par le temps. […] Je sais bien que, grâce à Dieu, sa puissante imagination vivifie ses vieilles notes et ses souvenirs défraîchis et qu’il invente terriblement ! […] Et, pendant ce temps-là, monseigneur l’évêque de Beaumont, qui a quelque soixante ans, tourmenté dans sa chair par le souvenir de la femme qu’il a adorée, passe les nuits à se tordre sur son prie-Dieu avec « un râle affreux… dont la violence, étouffée par les tentures, effraye l’évêché ». […] Celle dont le souvenir le torturait après vingt ans de pénitence avait cette jeunesse odorante… (page 227). » Et plus loin (page 278) : « Sans qu’il se l’avouât, elle l’avait touché dans la cathédrale, la petite brodeuse… avec sa nuque fraîche, sentant bon la jeunesse »… Ah ! […] À moins que ce ne soit moi qui, hanté par le souvenir de cette immense priapée des Rougon-Macquart, respire, dans le Rêve, des parfums qui n’y sont pas… Mais ils y sont, j’en ai peur.

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