/ 2106
440. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — II. (Fin.) » pp. 411-433

C’est là, c’est devant cette enfilade de colonnes encore debout et de fûts renversés que Volney établit son voyageur ou plutôt s’établit lui-même comme une espèce d’Ossian arabe ou turc, méditant après le coucher du soleil sur les vicissitudes des empires : « Je m’assis sur le tronc d’une colonne ; et là, le coude appuyé sur le genou, la tête soutenue sur la main, tantôt portant mes regards sur le désert, tantôt les fixant sur les ruines, je m’abandonnai à une rêverie profonde. » La gravure qui était en tête du volume, et qui a été souvent reproduite depuis, représente le voyageur dans cette pose un peu solennelle. […] De même qu’il diminue tant qu’il peut les probabilités de l’histoire, si on le laissait faire et s’il l’osait il en nierait l’utilité, ou du moins il soutiendrait que, telle qu’elle a été transmise jusqu’ici, elle a été plutôt nuisible qu’utile. […] Son premier Voyage en Égypte a commencé sa réputation ; il a eu un succès brillant et soutenu ; ce qui est bien plus rare, ce succès a augmenté depuis l’expédition d’Égypte : tous ceux qui en firent partie ont reconnu que l’auteur avait constamment dit la vérité.

/ 2106