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38. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Fénelon. Sa correspondance spirituelle et politique. — II. (Fin.) » pp. 36-54

La religion, qui lui attire des critiques, est le seul appui solide pour le soutenir ; quand il la prendra par le fond, sans scrupule sur les minuties, elle le comblera de consolation et de gloire. […] On dit que Mme la duchesse de Bourgogne fait fort bien pour le soutenir, mais qu’il est honteux qu’il ait besoin d’être soutenu par elle… Dans les nombreuses lettres de Fénelon où il parle du prince, il y a deux parts à faire, celle de l’opinion même de Fénelon et des reproches ou des conseils qu’il lui adresse, et celle de l’opinion publique qu’il recueille avec anxiété à son sujet et dont il se fait l’écho direct, et presque offensant, pour l’avertir, le prémunir et l’obliger à en tenir compte. […] Il ne dépend pas de vous de faire l’impossible ; mais ce qui peut soutenir la réputation des armes du roi et la vôtre est que vous fassiez jusqu’à la fin tout ce qu’un vieux et grand capitaine ferait pour redresser les choses. […] Pendant toute l’année 1710 et au commencement de 1711, quand il touche cette corde délicate, Fénelon fait sans cesse résonner le même son : soutenir, redresser, élargir le cœur du jeune prince ; il lui voudrait et il demande pour lui au ciel un cœur large comme la mer.

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