Mais tandis que le symbolisme romantique, sorti du lyrisme, tend vers la forme épique et se trouve soutenu par le flot ample du développement oratoire, le symbolisme de Mallarmé — et celui aussi de l’école symboliste — est bien plutôt un lyrisme replié sur lui-même jusqu’à trouver son essence dépouillée, froide et pure. […] Ce sentiment original de la durée se relie harmonieusement à l’idéalisme de Mallarmé et à sa pensée de l’absence : tous trois ne sont que les synonymes d’un état que l’on doit, pour le comprendre, diviser, répartir à des places distantes, où il soutient de la même trame reconnue notre intelligence du Poète. […] Mallarmé néanmoins en donne un équivalent par la force de création continuée qui soutient sa prose et ses vers. […] : c’est un flottement de chair qui s’exhale, bercée et soutenue, comme Psyché, par les Désirs, un mouvement de mains enlaçantes et tendres, des fonds de chevelure fluente.