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420. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — Y. — article » pp. 529-575

J’ai mal usé de ma santé, & vous m’en avez justement puni ; ne souffrez pas que j’use mal de votre punition. » L’Homme sans Religion ne cherche qu’à repousser ce qui le blesse ; il s’impatiente, il murmure, il s’irrite, il aggrave les coups qu’il éprouve ; rien ne peut adoucir son mal, & il est toujours prêt à immoler tout ce qui l’environne au désir de s’en délivrer. Oui, c’est principalement dans l’adversité que la Religion manifeste tout à la fois, & la supériorité de ses vûes, & les ressources de ses consolations ; par elle seule, les maux cessent d’être ce qu’ils sont ; par elle seule, souffrir est un moindre mal, que de goûter les douceurs de la vie au préjudice de sa conscience & de ses devoirs ; par elle seule, l’Homme, élevé au dessus de lui-même, se dérobe en quelque sorte aux mauvais traitemens, à la persécution, à l’iniquité, pour se reposer, sous ses auspices, dans un centre de bonheur & de paix, au dessus de tous les revers. […] Ces Enfans, que les soins paternels pourroient à peine défendre contre les dangers d'un âge si tendre, sont remis sans précautions, & dans toutes les saisons, à des Voituriers publics, distraits par d'autres intérêts ; de maniere que ces malheureuses victimes de l'insensibilité de leurs parens, souffrent tellement d'un pareil transport, que près de neuf dixiemes périssent avant l'âge de trois mois.

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