Qu’on ait regretté dans Goethe, homme, l’absence de cette sensibilité qui fait aimer et souffrir, nous le concevons ; mais qu’on ait reproché à Goethe, artiste, son impassibilité presque divine, nous ne le concevons pas ; l’impassibilité n’est-elle pas le signe de la force ? […] Ce tableau repose les yeux par le contraste de la douce ignorance du peuple, qui ne souffre que du travail, avec les philosophes, qui souffrent de la pensée. […] Nous souffrons de ne pas les reproduire à votre oreille ; mais ces entretiens seraient un volume si je n’abrégeais pas la partie extatique de ce prodigieux poème pour laisser au drame pathétique l’espace qui lui appartient. […] Déjà depuis longtemps je souffre de te voir dans la compagnie… Faust. […] Monstre, ne vois-tu pas combien cette âme fidèle et sincère, toute remplie de sa foi, qui suffit à la rendre heureuse, souffre saintement de se sentir forcée à croire perdu l’homme qu’elle chérit entre tous ?