Aux Grecs il a emprunté la conception d’une sorte de monde des formes et des idées qui est le monde même de l’art ; bannissant la passion et l’émotion humaines, on dirait qu’il voit toutes choses, comme Spinoza, sous l’aspect de l’éternité. […] Ce culte des formes, par lequel il se rattache à la Grèce, n’exclut pas une sorte de dédain profond et final pour un monde qui, par cela même qu’il n’a d’intéressant que ces formes où se mire l’intelligence, n’est en somme qu’un monde d’apparences et d’illusions. […] L’art est une sorte de nirvana anticipé : avec un complet détachement de tout désir comme de tout regret, le poète, qui est aussi un sage, contemple le inonde des lois et des types, enveloppant de leur immutabilité l’agitation des phénomènes, et il goûte par avance le repos du néant divin, qui nous « embaumera d’oubli241 ». […] Les uns voient dans la mort la grande adversaire de l’amour, de l’éternité que les amants rêvent ; d’autres rapprochent l’amour de la mort même et, dans l’amour comme dans la mort, ils trouvent une sorte d’attrait de l’abîme. […] Edmond Clay, les pages où il voit une sorte de Satan pessimiste dans le poète rabelaisien des « Blasphèmes.