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595. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

Soit que la prodigieuse élévation des plateaux de l’Himalaya et du Thibet, qui dépasse de tant de milliers de coudées les cimes mêmes des Alpes, eût sauvé, comme quelques auteurs l’ont pensé, de l’inondation quelque peuple de la haute Asie, peuple redescendu après l’écoulement des eaux dans la Chine ; soit que quelque grand sauvetage de l’humanité, dont l’arche de Noé flottant et abordant sur les montagnes de l’Arménie est l’explication biblique, se fût opéré pour les peuples voisins de la grande Tartarie, les Chinois n’apparaissaient en Chine que comme des naufragés du globe qui viennent s’essuyer et essuyer le sol tout trempé de l’inondation à de nouveaux soleils. […] Le pas était glissant pour un homme que le zèle dévore, et qui arrive d’Europe avec le préjugé général que le soleil éclaire l’Occident seul de tout son disque, et ne laisse tomber sur le reste de l’univers que le rebut de ses rayons. […] Après le printemps, l’automne s’avance ; quand le soleil se lève, c’est pour marcher rapidement vers le bord du ciel où il se couche. […] « Cependant l’été, l’hiver, le printemps, l’automne recommencent et finissent ainsi chaque année ; le soleil reparaît chaque matin où nous le vîmes se lever hier ; de nouvelles ondes remplacent sans cesse celles qui viennent de s’écouler ; mais le héros qui fit construire ce monument sur cette colline où est-il ?

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