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229. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VIII. »

Des vierges dirigeaient la route, les vierges du soleil, quittant les demeures de la nuit pour la lumière, et de la main écartant les voiles de leurs fronts. […] La terre les a lancées vers le radieux foyer du soleil infatigable, qui les renvoie au tourbillon de l’éther ; chaque élément les reçoit rejetées par un autre, et tous en ont horreur. » Une découverte récente nous a fait connaître encore quelques débris de cette antique poésie, dont la philologie moderne rétablit quelquefois à grand hasard les mètres décomposés. […] Il est malaisé d’ailleurs de découvrir si le premier homme levé du sol fut Alcomène, chez les Béotiens, au-dessus des eaux du Céphise, ou si ce furent les Curètes d’Ida, race divine, ou les Corybantes de Phrygie, que le soleil vit alors éclore les premiers, enfantés par la tige des arbres, ou si l’Arcadie donna naissance à Pélasge, plus ancien que la Lune, ou Éleusis à son premier habitant Diaulos, ou si Lemnos, féconde en beaux enfants, mit au monde le Cabire des mystères ineffables, ou si Pallène fit naître Alcione de Phlégra, l’aîné des superbes géants.

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