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857. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

Écoutez pourtant chez Baudelaire la douleur s’adoucir, bien exceptionnellement, il est vrai, et voyez comment la pensée aussi forte, mais plus lointaine que chez Vigny, s’enveloppe aussi de plus d’art : à ce point qu’il est impossible de dire autrement que-par les longues et les brèves, comme une mélopée, ces vers de Baudelaire : Que diras-tu ce soir, pauvre âme solitaire, Que diras-tu, mon cœur, cœur autrefois flétri, À la très belle, à la très bonne, à la très chère Dont le regard divin t’a soudain refleuri ? […] Ah, jusqu’alors, écueil ou phare, on pourra voir Dans la fureur du ciel mon Rêve qui s’élève Et défie les assauts de l’aurore et du soir. […] Descends alors sur l’œuvre bonne, ô Mort aimée, Mort amoureuse, avec le soir religieux, Et désigne au regard des pasteurs d’Idumée L’étoile du phare ou l’écueil prestigieux : Descends alors sur l’œuvre bonne, ô Mort aimée.

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